Login

Conseil de nutritionniste Vos vaches boivent-elles suffisamment d’eau de qualité ?

Une vache doit boire près de quatre fois plus que sa production laitière, soit une centaine de litres si sa ration est à base de maïs ensilage. (©Terre-net Média)

Qu'elle provienne d’un forage ou du réseau, l’eau de boisson de vos bovins doit être accessible à tout moment et être d’une qualité sanitaire irréprochable. L’eau est « le premier aliment » d’une vache laitière qui peut en boire jusqu’à 200 litres par jour en été.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L’eau, un élément essentiel en élevage bovin. Premier constituant du corps, l’eau représente 60 à 70 % du poids vif d’une vache. Distribuée dans tout le corps et les organes, elle est un composant essentiel de chaque cellule. Ses fonctions sont :

Pourtant, êtes-vous sûr d’avoir mis tous les moyens en place pour satisfaire les besoins en eau de vos animaux ? Reprenons quelques éléments. Les apports en eau se font à 60 % par l’eau de boisson, 30 % par les aliments et 10 % par le métabolisme. Les pertes sont quant à elles à hauteur de 25 % pour l’urine, 25 % les fèces, 25 % la transpiration/respiration et (seulement) 25 % dans le lait, ce dernier étant composé à 87 % d’eau. Une vache laitière peut ainsi boire jusqu’à 200 litres d’eau par jour par forte chaleur.

Une eau propre, disponible et en grande quantité

Chaque jour, vos ruminants peuvent boire jusqu’à 15 min par jour et absorber jusqu’à 18 litres/minute ! Attention donc aux débits de vos abreuvoirs, en fonction du nombre d’animaux ! Ils peuvent contraindre les bovins à revenir trop souvent (donc moins de temps pour manger, ruminer..) et à limiter la production de lait.

60 % des buvées de la journée se font en sortie de traite et 20 % après la prise de repas. La place aux abreuvoirs ainsi que le débit à ces moments-là sont très importants. Par exemple pour une salle de traite 2x6 postes, au moins six vaches devraient pouvoir boire en même temps, (huit vaches avec une salle 2x8)

Les besoins en eau varient ensuite en fonction de :

Même un jeune bovin de moins de 400 kilos boit entre 25 et 55 litres par jour selon la température ambiante. (©CNRC / BDM)

Consommation en eau des vaches en fonction de la matière sèche du fourrage de base dans la ration. (©Inra 88)

Exemple :

Les abreuvoirs doivent être placés proches des lieux de traite et des espaces de circulation. (©La Buvette)

Les abreuvoirs qui se renversent sont plus faciles à vidanger quotidiennement. (©DR)
 

Les abreuvoirs doivent être maintenus propres et sans dépôt, y compris au pâturage. Une astuce : en cas de développement d'algues, quelques poissons rouges peuvent aider à maintenir la propreté du bassin ! (©DR Point Vétérinaire)

Forage, réseau ou surface ?

Selon une étude de l’institut français de l’environnement en 2014, il y avait :

L’avantage des eaux souterraines et de surface est leur coût, elles sont souvent en grande quantité et avec un débit important. Attention tout de même à leurs disponibilités en période sèche et à la vulnérabilité de ces eaux à des pollutions microbiologiques (pseudomonas, streptocoques,…) voire chimiques (pesticides, nitrates…).

Afin de lutter contre ces pollutions à un coût abordable, pensez à utiliser des pompes de traitement d’eau (au lieu des traitements systématiques au peroxyde d’hydrogène).

L’eau du réseau, quant à elle, a l’avantage d’être potable à l’entrée du réseau et disponible tout le temps. Ses limites sont le coût, parfois le débit insuffisant et temporairement, depuis quelques mois, des niveaux de chlore plus élevés. En effet, ces niveaux sont augmentés pour limiter les risques d’une attaque chimique par l’eau depuis les « plans Vigipirate » mis en France à compter des attentats. Il faut savoir que le chlore est un « dévastateur » de la flore du rumen.

Par ailleurs, l’eau de pluie est peu conseillée pour être bue quotidiennement, mais peut servir d’appoint occasionnel. C’est une eau quasi pure, sans calcaire ni autres minéraux, et souvent chargée des particules fines de pollution atmosphérique.

Verifier les canalisations

L'économie sur l'achat d'eau ne doit pas se faire au détriment de la santé. Il est recommandé d’effectuer des analyses une à trois fois par an pour se garantir de la bonne qualité de l’eau. Il peut être également important de la prélever à l’arrivée du réseau et en bout de ligne, là où les animaux boivent, il y a parfois de grosses surprises !

Parfois, ce sont les canalisations du bâtiment qui sont très sales et qui polluent l’eau qui arrive à l’abreuvoir. Des protocoles existent pour les nettoyer : actions dégraissantes – détartrantes – désinfectantes et même aujourd’hui il y a des solutions qui allient de l’air haute pression en alternance avec de l’eau désinfectante !

Attention également à la dureté (ou la douceur) de votre eau qui peut entartrer les canalisations.

Conclusions des bons gestes à adopter au quotidien :

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement